Une bonne quinzaine de jours avant le festival de Cannes 2015, voici une interview exclusive avec Espérance Pham Thai Lan.
Tous droits réservés - Espérance PHAM THAI LAN |
Dans le titre de votre film, on s'attend plutôt à "Plus dur sera la chute", pourquoi avez-vous opté pour l'adjectif belle à la place de dur?
Je trouve intéressant d'utiliser des citations, des expressions usuelles, connues et de les transformer au profit des histoires que j'invente et le titre est une ouverture pour cet exercice. Belle suscite un plaisir visuel, esthétique ou auditif, belle peut souligner aussi quelque chose de remarquable par la grandeur. Quant à chute, elle signifie une action de tomber, une pente d'un toit ou la partie terminant un récit. Tout le film est basé sur le principe que les séquences ont un double, un triple sens voire plus et entraînent forcément les spectateurs sur des voies différentes.
Quel en est le synopsis ?
En deux phrases - Une rencontre improbable entre une femme déroutante et un ouvrier que tout oppose, du moins en apparence. Des morceaux de puzzle se mettent en place avec une fin surprenante, décelable à condition de relever les bons indices. -
Avez-vous, s'il y en a, pris des risques pour ce film ?
Oui : contrairement
aux autres courts métrages, j'ai monté le film pour servir la narration
comme une nouvelle, je n'ai pas voulu faire de prouesse technique comme
on peut le constater par exemple dans "Partie de poker". J'ai
travaillé avec une équipe exceptionnellement réduite à cause des décors
(échafaudage et hôpital public) et j'ai dû être sur plusieurs fronts à
la fois. Le paradoxe, j'ai très peu délégué mais j'ai laissé aux chefs des postes clefs sans aucun doute plus de liberté que d'habitude à condition
qu'ils respectent le cahier des charges que j'ai imposé avec l'accord de LA B.O..
Vous avez écrit les paroles de la chanson "Un joli conte" qu'on entend au générique de fin. Comment réagissez-vous à l'enthousiasme qu'elle procure aux gens ?
La musique composée par Nathan Symes y est pour beaucoup. L'alliance entre ses notes et mes mots forme un ensemble qui colle parfaitement à l'esprit que je voulais donner au film. Lorsque nous sommes comparés à des grands artistes de renom comme Serge Gainsbourg, Benjamin Biolay, Tom Novembre, Arthur H, Alain Bashung, Paolo Conte ou lorsque la bande son évoque pour certains celles des films de Quentin Tarantino comme Pulp fiction, nous sommes à chaque fois très surpris, cela nous amuse beaucoup et nous plaît car ces artistes et ce réalisateur font partie de nos références.
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Cet animal était présent pendant toute une partie du tournage et sa discrétion a été exemplaire. Je lui ai rendu un petit hommage, c'était notre mascotte.
Pourquoi avoir réalisé "Plus belle sera la chute" (The more beautiful they come) ?
Ce
film m'offre l'opportunité de jongler avec les genres, que ce soit celui
de la comédie dramatique, du suspense et du thriller, en utilisant, par
exemple, certaines phrases stéréotypées voire universelles, pourvues
cependant de sens cachés, de non-dits. Comme
un jeu, les spectateurs sont ainsi amenés à tisser leur propre
interprétation sur les personnages et le déroulement de l'histoire, à
partir de vrais ou faux indices d'où des débats animés qui sont prévisibles après
les projections. J'avais envie que les spectateurs ne soient pas que des consommateurs mais qu'ils soient amenés à réfléchir à ce qu'ils ont vu et entendu.
Comment faites-vous pour avoir de l'inspiration ?
La vie en général en est ma principale source, les actualités par exemple,
c'est un vivier de faits, de rebondissements, d'événements qui développent mon imagination, le travail de mes confrères stimule mon inventivité, je suis sensible à l'air du temps.
Quel est votre prochain objectif ?
Suivre jusqu'au bout le parcours de "Plus belle sera la chute" (The more beautiful they come), que ce film fasse son chemin le plus loin possible, qu'il soit diffusé, avec un peu de chance, à grande échelle, bref qu'il soit vu par le maximum de gens. Je n'ai pas envie qu'il reste dans un tiroir ni dans un coin.
Vous avez consacré du temps pour "Plus belle sera la chute" (The more beautiful they come). Est-ce que ce
n'est pas trop dur à présent de devoir passer à autre chose ?
Non
pas vraiment car je peux me
consacrer à nouveau à mes projets qui sont à des stades différents,
certains sont à l'état de genèse, je les ai dans la tête et il me reste à
les "écrire", certains sont plus avancés, j'essaie de les faire
connaître pour pouvoir les concrétiser et les tourner dans les meilleures
conditions.
Qu'est-ce qui vous fait le plus avancer ?
L'envie d'écrire des scénarii puis de les réaliser au point que cela devienne vital pour moi.
Donnez-nous un mot que vous aimez ?
Actuellement, c'est "RESPECT".
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